L’indice PMI est le meilleur indicateur dont nous disposons pour les économies manufacturières européennes. Les publications de la semaine dernière indiquaient une amélioration rapide des perspectives de croissance, en particulier dans le secteur des services. Les chiffres du Royaume-Uni ont particulièrement surpris par leur robustesse, et l’indice composite de 54, est désormais compatible avec une croissance assez forte, dans une économie déjà en plein emploi. Sans surprise, la livre sterling a fortement augmenté par rapport à toutes les autres devises du G10, à l’exception du dollar australien. Le yen japonais a quant à lui chuté de plus de 2 %. La Banque du Japon ne semblait pas se préoccuper d’une monnaie qui plonge désormais dans des profondeurs jamais vues depuis le début des années 80.
Les principales devises en détail
EUR
Le rebond des indices PMI sur l’activité commerciale en avril souligne la tendance positive de la croissance de la zone euro, qui a évité de justesse une récession technique au second semestre 2023. Il convient de noter que les chiffres globaux montrent une dichotomie extrême entre le secteur industriel, qui s’enfonce dans la récession, et une expansion durable du secteur des services, sans aucun doute favorisée par une économie de plein emploi et des bilans des ménages sains. La bonne surprise ne semble pas suffisante pour faire douter de l’engagement de la BCE à réduire ses taux directeurs. Cependant, tout mouvement ultérieur sera conditionné à la poursuite du découplage entre l’inflation américaine et celle de la zone euro. Ce détachement sera testé cette semaine lors de la publication, jeudi, du rapport flash sur l’inflation pour le mois d’avril.
USD
Le rapport sur le PIB du premier trimestre aux États-Unis est ce que la Réserve fédérale voulait absolument éviter. Outre des pressions inflationnistes étonnamment fortes, la demande intérieure a été contrebalancée par une performance commerciale décevante, signe que la surévaluation du dollar nuit à la compétitivité des États-Unis. La réunion du FOMC de mercredi sera un test difficile pour les compétences du président Powell. Alors que la réduction de juin a été effectivement exclue à la fois par les marchés et par les communications de la Fed, il y aura des questions sur l’opportunité de toute réduction, et même sur la possibilité d’un nouveau resserrement compte tenu du rebond des pressions inflationnistes. Le dollar américain s’est déjà fortement redressé et pourrait avoir du mal à poursuivre sa progression, à moins que l’inflation ne continue de croître, ce que nous n’envisageons pas.
GBP
La bonne surprise du rapport PMI d’avril rend encore plus improbable une baisse des taux de la Banque d’Angleterre avant le mois de septembre. L’essor du secteur des services contraste avec un secteur industriel toujours en récession. En revanche, c’est dans les services que les dangers inflationnistes continuent de menacer. Une économie en expansion dans un contexte de plein emploi et des pressions inflationnistes persistantes, sont susceptibles de maintenir les taux britanniques à un niveau relativement élevé, et nous nous attendons à ce que le récent mouvement de hausse de la livre se poursuive.
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